Propulser sa carrière grâce aux mentors

Simon Gagnon-Adam Académie des leaders meeting mentor

Après quelques années dans mon poste de direction, je sens que je stagne. Malgré les succès, les innovations et mon désir exprimé de grandir dans la compagnie, une autre personne est promue avant moi dans le cadre d’une réorganisation. J’ai désormais un nouveau patron qui vient de l’extérieur de la compagnie et, à titre d’employé le plus expérimenté dans l’équipe, je l’aide dans son intégration.

J’éprouve un petit sentiment d’amertume. Pourquoi n’y a-t-il pas eu de processus d’entrevue? Pourquoi n’ai-je pas eu la chance de postuler? À ce moment, je me souviens d’une formation que j’ai suivie sur le développement de carrière :

« Vous devez prendre votre carrière en main. C’est utopique de penser que l’on vous donnera une promotion sur un plateau d’argent. Vous devez manifester votre intérêt, demander ce que vous avez besoin de travailler pour y arriver et prendre les actions nécessaires pour votre développement » avait mentionné le formateur.

Parfois, dans le corridor du bureau de L’île-des-Sœurs, je croise la directrice générale qui m’a inspiré à mon arrivée. Je me rappelle avoir déjà entendu quelque part qu’elle fait du mentorat. Je me dis que je pourrais grandement apprendre de ses quinze ans d’expérience dans la compagnie et que j’aimerais devenir un leader inspirant comme elle.

J’ai peur qu’elle me refuse. Ayant travaillé pendant quelques mois sous sa direction, nous avons discuté quelques fois, mais depuis un an, nous ne nous voyons plus. En plus, elle est certainement très occupée. Pourquoi voudrait-elle prendre de son précieux temps avec moi? Malgré mes doutes et mes craintes, un beau jour, je prends mon courage à deux mains et lui demande si elle veut être ma mentor.

- Certain! Ça va me faire plaisir! Ma méthodologie est de nous rencontrer toutes les six semaines pour discuter de ta progression de carrière. C’est ta responsabilité de préparer les sujets de nos réunions et tes questions pour que nos rencontres soient efficaces, dit-elle avec enthousiasme et aplomb.

Non, ce n’est pas son premier rodéo.

Au fil de nos rencontres, j’apprends grandement de son haut niveau d’organisation et d’efficacité :

- Je suis très claire avec tous les membres de mon équipe, pour éviter de perdre du temps dans des réunions qui tournent en rond. Ils doivent mettre l’objectif et les points de discussion dans leur invitation de réunion pour que j’évalue la pertinence de ma présence et décider si j’accepte. S’il n’y a pas cette information, je refuse automatiquement. À la longue, ça les force à développer la bonne habitude, résume-t-elle lors d’une de nos premières rencontres.

Je prends en note toutes les pépites d’or qu’elle partage avec moi. Je me sens privilégié d’avoir accès à toutes les bonnes pratiques d’une directrice générale. Cette démarche m’aide grandement à comprendre la réalité de ce poste.

Une chose que je découvre rapidement, c’est que je ne suis pas prêt à assumer ce poste.

J’ai clairement besoin de développer mon organisation du temps et ma gestion des priorités. Elle m’aide à mettre en place des stratégies pour que je devienne plus efficace, plus productif. Sa simple présence m’inspire à développer cette compétence.

Une fois, j’arrive quelques minutes en retard à notre rencontre. Sachant à quel point le temps est précieux à ses yeux, et voyant son regard quand j’entre enfin dans son bureau, je me sens vraiment mal. Je souhaite m’améliorer pour éviter de la décevoir, ne voulant pas perdre ce privilège d’apprendre à ses côtés.

Pour accélérer mon développement, elle veut que je sois exposé à d’autres directeurs généraux pour découvrir d’autres styles de leadership, apprendre de leur expérience et me faire connaître davantage dans l’organisation. Ce faisant, j’aurai une meilleure perception du rôle et saurai comment pense et agit un directeur général.

La première personne que je rencontre est une maître de la négociation. Ayant entendu parler d’elle, j’ai assisté à l’une de ses formations à ce sujet. D’ailleurs, elle me parle de l’importance du « personal branding » :

- Qu’est-ce qui te rend unique? Comment veux-tu que les gens te perçoivent?

- Heu… dis-je, hésitant, ne trouvant pas de réponse pertinente. 

Elle m’ouvre les yeux sur le principe que chaque personne se fait une perception de nous en fonction de nos interactions avec elle. C’est pourquoi chacun peut nous voir d’une façon différente.

On ne peut contrôler ce que les gens perçoivent de nous. C’est pourquoi il est encore plus important de faire le choix conscient de ce que nous voulons projeter si nous souhaitons influencer les perceptions. La clé consiste à mettre en valeur, le plus souvent possible, ce qui nous rend unique lorsque nous interagissons auprès des autres pour que ça devienne notre « branding », notre marque, ce qui nous distingue aux yeux d’autrui.

 

La deuxième personne que je rencontre, dans un resto-déjeuner, est un leader charismatique qui donne beaucoup d’autonomie aux membres de son équipe mais qui se montre toujours prêt à les aider en cas de besoin.

Je lui demande :

- Comment as-tu fait pour te rendre au poste de directeur général?

- Tu n’aimeras pas ma réponse, risque-t-il en prenant une gorgée de café.

- Ah oui? Pourquoi?

- Parce que ma réponse est très différente du traditionnel « travaille fort et les opportunités vont venir à toi ».

Je suis vraiment curieux. J’insiste.

- J’ai eu mon poste de directeur général parce qu’avant, la compétition m’a donné une promotion. Je suis parti, je suis allé chercher de la nouvelle expérience et ensuite, on m’a rappelé pour m’offrir un poste de directeur général.

- Oh… en effet! Je suis un peu surpris. Je me suis toujours dit que la loyauté envers son entreprise était une clé de sa progression de carrière.

- Et je ne dis pas le contraire. Je veux seulement que tu sois conscient que lorsque tu restes dans le même poste trop longtemps, la perception de ta valeur peut être tenue pour acquise.

Là, je suis un peu confus.

- O.K.! Donc, que devrais-je faire pour augmenter ma valeur?

Il prend une bouchée de son déjeuner, qui refroidit peu à peu, et il émet une formule de sagesse appelée à me marquer pour le reste de ma carrière.

- J’ai découvert un chiffre magique : deux ans, dit-il, tout bas, comme s’il dévoilait un secret de la Sécurité nationale.

- Deux ans?

- Oui, deux ans. Peu importe le poste ou le mandat que tu choisis de faire, tu dois te mettre en tête que tu donnes ton maximum pendant au moins deux ans avant d’aspirer à changer de poste. Tu ne dois pas être impatient d’avoir une promotion. Tu dois faire tes preuves à chaque nouveau rôle et tu dois pouvoir démontrer hors de tout doute que ta contribution fait augmenter la valeur du projet que l’on t’a confié.

Il draine toute mon attention. J’attends avec fébrilité la suite pendant qu’il enfourne quelques petites patates rôties, puis il poursuit :

- Tu dois t’imaginer à l’entrevue pour la promotion que tu veux. Tu veux pouvoir convaincre les recruteurs que s’ils te confient leur mandat, ils peuvent avoir confiance que tu seras en mesure d’améliorer la situation. Si tu changes de poste tous les six mois, tu démontres que tu n’es pas stable. Si tu changes après un an, même si tu as eu du succès, ça pourrait être un feu de paille. Mais après deux ans, tu as pu faire deux tours d’horloge, tu as pu apprendre de la première année et l’appliquer à la deuxième, tu as eu suffisamment de temps pour être exposé à de nombreux défis. Si tu as eu du succès pendant deux ans, tout porte à croire que ce ne sera pas le fruit du hasard. Tu veux pouvoir dire « Quand j’ai pris ce mandat, c’était au niveau A, quand j’ai quitté, c’était au niveau B » et être en mesure de décrire les grandes lignes de ce que tu as fait pour amener cette transformation.

En prenant une gorgée de mon café latté, j’intègre ces conseils d’une grande valeur.

Un peu moins de deux ans plus tard, ma mentore m’offre une opportunité :

- Simon, j’ai le mandat de trouver un directeur régional pour un département en réorganisation. Si ça t’intéresse, tu m’as démontré que tu serais la personne idéale pour cette promotion.

Je suis sous le choc. La personne qui m’a aidé durant tout ce temps dans mon développement de carrière est celle qui m’offre une promotion.

Après une longue délibération, j’accepte. Mais, à ma grande surprise, les leaders de mon secteur de l’entreprise ne veulent pas que je quitte. À leurs yeux, j’ai une trop grande valeur. Ils m’offrent donc une promotion pour que je conserve mon poste et que je puisse contribuer à plus grande échelle.

M’entourer de mentors est l’une des meilleures décisions pour accélérer mon développement, me sentir épaulé quand je fais face à de grands défis et me permettre de progresser plus rapidement dans ma carrière, dans ma mission.

 

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